poussin brahma argenté en contre jour à Brahmaland

Mes réponses à vos questions sur Brahmaland

 
  

Dernièrement j’ai proposé de répondre à toutes les questions concernant un reportage vidéo fait au printemps à Brahmaland.

Voici donc sans ordre particulier, les réponses aux questions posées 🙂

Quel type de litière utilisons-nous dans les poulaillers, et quelle épaisseur ?

Il s’agit de copeaux de bois dépoussiérés, et de paille de lin en brin. Le mélange des deux assure une bonne hygiène, le lin étant très absorbant, et le copeau offrant du volume.

Lorsque la litière est neuve l’épaisseur est d’environ 5-7 cm selon qu’il s’agisse d’un nid (poule couveuse) ou d’une litière de cabane.

Quels type de poules sont élevées à Brahmaland (pondeuses ou chair) ?

Nous élevons principalement (97%) des sujets d’ornement et de compagnie, mais nous avons aussi quelques poules de souche industrielle (type pondeuse), qui associées aux coqs brahmas donnent d’excellentes pondeuses tout en augmentant un peu leur volume. Notre objectif n’est absolument pas de produire des pondeuses spécifiques (hybrides) ou des poulets de chair ; il y a suffisamment d’industriels proposant cela !!!!

Quel est l’effectif du cheptel à Brahmaland ?

Le nombre de petits poulets présents sur le site est variable en fonction des périodes de l’année et des éclosions. En moyenne il y a entre 150 et 200 sujets sur place.

Chaque sujet est identifié à l’éclosion et se voit attribuer un nom, au même titre que nos autres animaux.

Comment éviter le métissage involontaire avec autant de races/coloris ?

Chaque famille est composée pour durer. Nous ne nous amusons pas à changer les reproducteurs de partenaires comme le font la plupart des éleveurs de races (dans le but de sélection et/ou d’exposition). Lorsque qu’une famille est établie nous la respectons, et le coq fédère ses poules et poussins. Chaque groupe ainsi formé dispose d’un parc clos qui lui est dédié. Ensuite les sorties en liberté sur le terrain se font à tour de rôle et surtout seulement lorsque le ou les coqs chefs de famille, assurent pleinement leur rôle.

Il peut cependant arriver qu’une poule s’égare, ou se retrouve à passer une clôture, mais cela reste épisodique et vraiment rare lorsque les familles sont bien établies. Dans ce cas, les œufs produits sont déclassés durant une vingtaine de jours. S’ils sont proposés à la vente, les reproducteurs sont bien spécifiés, ainsi que ce que donneront les poussins à venir. 🙂

La fabrication de nos poulaillers

Pour la grande majorité ce sont des caisses à fruits (appelées aussi Palox) vendues d’occasion dans les vergers. Pour l’aménagement, c’est simple :

  • ajout d’un toit sur charnière pour l’accès facile à la cabane (nettoyage, ramassage des oeufs, soins, etc)
  • création d’une ouverture sur un côté pour la porte d’accès des poulets.
  • ajout d’une passerelle adaptée aux occupants des lieux
  • pose et découpe d’une bâche pour le fonds, qui facilite le nettoyage complet de la litière.
  • pose d’une bâche sur le toit et sur les côtés exposés au vents dominants, pour protection et étanchéité.

Pas de perchoirs, ni pondoirs afin de limiter au maximum les recoins et supports ciblés par les poux rouges 🙂

Lorsque nous avons besoin de nid pour les poules qui couvent, ce sont soit des bassines en plastique, faciles à entretenir, soit des cagettes en cartons jetables au moindre doute d’infestation de parasites.

Qui compose l’équipe de Brahmaland ?

Nous sommes à présent 5 à participer au bon déroulement des diverses activités gérées à Brahmaland :

  • Gaëlle (moi !), chef d’entreprise qui essaie de s’occuper d’un peu tout 🙂 :
    • gestion de l’élevage avec tout ce que cela comporte : entretien, soins, nettoyage, collecte des œufs, etc.
    • gestion des sites internet, pages facebook, chaines youtube, etc.
    • gestion des commandes, préparation des colis, expédition, etc.
    • gestion des dizaines de mails et messages reçus chaque jour !!!!
    • gestion des incubations et éclosions, des tests de fertilité, des stocks d’œufs, etc.
  • secondé par JF (mon conjoint) qui
    • assure l’entretien des espaces verts sur la propriété (y’a de quoi faire !)
    • me seconde dans la plupart des tâches de l’élevage et pour les soins spécifiques
  • P’Ang, notre poussin savant, qui me seconde dans les tâches administratives et publie aussi sur le blog 🙂
  • Diane, étudiante, qui vient me seconder sur ses temps libres pour :
    • l’entretien des poulaillers, des parcs, etc.
    • les divers soins aux poulets, surveillance, sorties
    • gestion des colis et expédition
    • rédaction sur le web
  • Camille ma partenaire sur un projet un peu fou, qui est en train d’incuber….. dont je vous parlerai prochainement lorsque l’éclosion sera effective 🙂

Et bien sûr toute l’équipe de plumeux, sans qui rien ne serait possible !!!!! 🙂

Est-il possible de se faire remplacer ponctuellement, sur l’élevage en cas de surcharge de travail ?

Personnellement nous avons déjà essayé, et c’est très compliqué, car les poulets sont des êtres sensibles qui n’aiment pas le changement. Pour que tout ce passe bien, il faut quelqu’un qui connait déjà bien les lieux, les procédures et protocoles de soins, et que les poulets connaissent aussi déjà 🙂

Encore une fois nous ne sommes pas un élevage industriel, et ici le bien être animal est notre priorité, car c’est ce qui assure une production de qualité 🙂

Ensuite il y a d’autres tâches qui pourraient effectivement être déléguées plus facilement, après formation, et qui n’implique pas directement les animaux. 🙂

Pourquoi nettoyer les œufs ?

D’abord parce que je ne me vois pas expédier des œufs sales dans les colis….. (même si je sais que ça se fait)…. je trouve que c’est un peu la honte et un vrai manque de respect de la personne qui va recevoir les produits. Ça c’est mon point de vue personnel 🙂

Ensuite parce que nous suivons un protocole strict de traitement des œufs, pour limiter les bactéries, virus, champignons et autres, qui pourraient être véhiculés par les coquilles.

Après collecte, tous les œufs sont lavés et brossés dans une solution bactéricide, virucide, fongicide, etc. Ce procédé à pour effet d’enlever le vernis de la coquille. En effet, au moment où l’œuf est pondu, il arrive sur la litière, qui même si nettoyée quotidiennement, regorge de germes en tous genres. En séchant, le vernis emprisonne alors bon nombre de germes sur la coquille.

La solution utilisée peut être de la javel diluée par exemple, ou tout autre désinfectant à large spectre.

Pourquoi faire un trempage des œufs, avant expédition ?

Suite au nettoyage les œufs sont stockés. Tous les œufs expédiés, sont préalablement trempés avant emballage, dans une solution équivalente à celle utilisée précédemment. Un protocole sanitaire très strict est suivi afin de mettre en boite des œufs parfaitement propres et sains au niveau de la coquille.

Pour résumer et imager : si je n’ai pas les mains propres pour manipuler les œufs après le trempage, ce n’est pas la peine de les faire tremper !!!!! 🙂

Selon le produit sanitaire utilisé, il y a un dosage de dilution et un protocole de trempage à suivre (durée) pour une efficacité optimum. Pour info, selon notre procédure, les œufs font un bain de 15 minutes minimum.

Personnellement nous utilisons un produit désinfectant médical qui sert dans les blocs opératoires des hôpitaux. Le protocole et dosage nous a été confié par un biologiste averti en matière avicole. Pour des raisons évidentes, je tairai le nom du scientifique et la marque du produit. 🙂

Quelles sont les difficultés dans ce travail ?

La question est très vaste !!!

Comme tout travail avec le vivant, il y a la contrainte temporelle : les animaux mangent tous les jours et toute l’année. Ils sont également susceptibles d’être malades ou blessés, et cela entraîne, outre les soins, de nombreuses contrariétés puisqu’ils sont avant tout autre chose des partenaires de travail et non juste des animaux de production.

La météo influe aussi sur les tâches à effectuer sur l’élevage :

  • c’est contraignant lorsqu’il pleut sans discontinuer, pour faire l’entretien, nourrir, soigner, etc.
  • de même lorsque les températures grimpent au dessus de 30°, il faut arroser, hydrater, faire de l’ombre, etc.
  • quand il gèle l’hiver, les abreuvoirs doivent être contrôlés et remplis régulièrement toute la journée

C’est un métier multi-tâches qui se pratique tant dehors que dedans, c’est donc assez varié et peu monotone. Pour moi qui souffre de plusieurs handicaps (d’où cette reconversion professionnelle inédite), cela me permet d’alterner les différentes postures pour limiter les douleurs. 🙂

La vraie difficulté réside certainement dans le fait de dégager suffisamment de bénéfices pour se verser un salaire correct (ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui), compte tenu de la charge de travail. Le premier objectif avait été que l’activité cocottes s’autofinance, ce qui est réalisé depuis presque 2 ans à présent. Tout cela sans déroger à ma ligne de conduite qui est (et restera) : respect du bien être de mes poulets et qualité des produits proposés.

Et là on aborde un sujet qui nous touche de plein fouet depuis juin : la recrudescence des prédations de la faune sauvage, interdisant depuis, une bonne partie des sorties en liberté de nos plumeux. C’est un sujet épineux auquel nous cherchons encore des solutions pouvant convenir à notre éthique d’élevage (enfermer mes poulets ne convient pas, par exemple). C’est peut être la plus grosse difficulté de cette année 2017, qui met plus ou moins en péril Brahmaland tel qu’il est actuellement.

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Voilà !! La mission questions-réponses est remplie !

J’espère que mes écrits satisferont donc les plus curieux d’entre vous 🙂


 
  
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3 comments on “Mes réponses à vos questions sur Brahmaland

  1. Aurélie

    Merci pour ce partage d’expérience c’est très intéressant !

  2. Amandine K.

    Merci d’avoir répondu à nos questions ! 🙂

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