Qu’est-ce que la salpingite ?
La salpingite est une inflammation de l’oviducte, qui est le canal permettant à l’œuf de se former et d’être pondu. Elle est généralement causée par :
- Une infection bactérienne (E. coli, Mycoplasma, Salmonella…)
- Un déséquilibre hormonal, notamment chez les poules pondeuses industrielles
- Un stress excessif (tout changement dans l’environnement, transport, introduction de nouvelles poules…)
- Une alimentation inadaptée (carences en vitamines et minéraux essentiels)
- Des maladies virales sous-jacentes (bronchite infectieuse, maladie de Newcastle…)
À noter : Les poules élevées de manière intensive sont particulièrement touchées en raison de leur rythme de ponte intensif et de leur fragilité immunitaire.
Comment éviter les salpingites chez la poule ?
Cette question, soulevée par Sandrine (résidant en France métropole, et possédant une cinquantaine de gallinacés dans son jardin), m’a demandé un peu de réflexion. Effectivement, je ne crois pas avoir déjà été confronté à cette problématique de santé.
Comment sait-on qu’une poule est atteinte ?
La salpingite provoque des baisses de ponte, et tu peux parfois observer des rejets granuleux plus ou moins gros (appelé « fibrines« ). Ces rejets peuvent s’apparenter à la forme des oeufs, mais pas nécessairement. Cette infection est mortelle si rien n’est fait pour y remédier.
Pour en savoir plus sur cette pathologie, je t’invite à consulter l’excellent site d’Isabelle (Poule’s Club) qui propose un article très détaillé à ce sujet. Pour ma part, je vais me concentrer sur la question de Sandrine, à savoir comment éviter cela !
J’y ai également été confrontée il y a quelques années, avec présence de fibrines. Je pense avoir depuis, trouvé une solution naturelle, qui réside dans l’équilibre environnemental.

fibrines : masses trouvées dans l’oviducte d’une poule (autopsie)

coupes des fibrines trouvées dans l’oviducte
La salpingite est donc une inflammation de l’oviducte, souvent d’origine infectieuse ou due à une sollicitation excessive du système reproducteur. Pourtant, en respectant les besoins naturels des poules et en leur offrant un environnement riche en biodiversité, il est possible de prévenir efficacement cette maladie.
1. Un environnement riche et diversifié : la clé d’une bonne santé
Dans la nature, les poules vivent dans des espaces ouverts et variés, où elles peuvent picorer une multitude de plantes, d’insectes et de minéraux essentiels à leur santé. Cet accès à la biodiversité leur permet de renforcer leur système immunitaire et par conséquent, de réduire les risques d’infections.
1.1 Un espace suffisant pour limiter le stress
✔️ Pourquoi ? La promiscuité favorise le stress, qui affaiblit le système immunitaire et augmente le risque d’infections, y compris la salpingite.
✔️ Solution : Offrir un parcours le plus grand possible, avec des zones de repos et des cachettes pour favoriser un comportement naturel.
✔️ Alternatives pour petits espaces : Installer des perchoirs en hauteur, des cachettes végétales et des structures variées pour enrichir l’environnement.
1.2 Favoriser une alimentation naturelle
Dans un jardin diversifié, les poules trouvent instinctivement les plantes et les insectes qui renforcent leur santé.
✔️ Plantes bénéfiques : ortie (riche en fer et en calcium), pissenlit (détoxifiant naturel), consoude (riche en minéraux), plantain, thym ou sarriette (pour leurs effets antiseptiques).
✔️ Accès aux insectes et vers : Les insectes et les larves apportent des probiotiques naturels et des protéines de qualité, bien mieux assimilées que celles des farines animales contenues dans les granulés industriels.
✔️ Graines germées et légumes frais : pour un bon équilibre nutritionnel et un apport en vitamines essentielles.

Espace de vie à Cocott’Paradise, riche en végétation pour un environnement varié
1.3 Un sol vivant pour une meilleure immunité
✔️ Une terre riche en micro-organismes permet aux poules de renforcer leur flore intestinale, ce qui joue un rôle crucial dans leur système immunitaire.
✔️ L’accès à des zones de bain de poussière naturelles limite les infections cutanées et certaines contaminations par des bactéries pathogènes.
2. Une gestion naturelle de la ponte pour préserver l’oviducte
Les poules sauvages pondent beaucoup moins que nos poules domestiques. Et je ne parle même pas des races hybrides sélectionnées pour la ponte intensive. Un excès de ponte fragilise l’oviducte et augmente le risque d’infections.
2.1 Éviter la sursollicitation du système reproducteur
✔️ Choisir des races moins productives, qui pondent à un rythme plus naturel. En gros.. des vraies poules qui ont un vrai rythme de vie !
✔️ Permettre des pauses de ponte, notamment en hiver. Eviter l’utilisation de lampes pour prolonger la durée d’exposition à la lumière, comme il est d’usage de le faire dans les élevages de poules de races et ornement. Laisser les poules couver, et élever des poussins !
✔️ Ne pas forcer la ponte avec des compléments hyperprotéinés*, qui peuvent causer des inflammations.
* Les aliments riches en protéines, tels que les farines animale, les vers de farine, les pâtées concentrées, ou les mélanges industriels pour pondeuses, peuvent stimuler la ponte de manière excessive.
- Plus une poule pond fréquemment, plus son oviducte est sollicité et fragile.
- Une ponte trop intense favorise l’épuisement du système reproducteur, augmentant ainsi le risque de maladies comme la salpingite.
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famille de poules (à Cocott’Paradise) en pleine exploration au milieu de la végétation
2.2 Apporter les nutriments clés pour un oviducte sain
✔️ Calcium naturel (coquilles d’huîtres broyées, ou encore mieux : celles des oeufs) pour assurer une bonne formation des coquilles d’œufs et limiter le stress sur l’oviducte.
✔️ Vitamine A, D et E (via une alimentation variée et des plantes fraîches) pour favoriser la santé des muqueuses.
✔️ Oméga-3 (graines de lin, ortie) pour un effet anti-inflammatoire naturel.
✔️ Eau Kangen alcaline : effet anti-inflammatoire qui réduit l’acidité dans les organismes. (nous en reparlerons bientôt… mes tests se poursuivent)
3. Un système immunitaire robuste pour prévenir les infections
Plutôt que d’intervenir une fois la maladie installée, mieux vaut prévenir en renforçant naturellement le système immunitaire des poules.
3.1 Une flore intestinale saine : la meilleure protection
✔️ Accès à un sol vivant pour absorber des bactéries naturellement bénéfiques.
✔️ Probiotiques naturels via l’alimentation : plantes fermentées (choucroute crue, jus de lactofermentation), légumes riches en fibres, accès aux invertébrés.
✔️ Éviter les antibiotiques, qui détruisent la flore intestinale et affaiblissent l’immunité naturelle.
3.2 Gérer le stress pour réduire la vulnérabilité aux infections
✔️ Éviter les cohabitations forcées qui créent des tensions dans le groupe. Depuis toujours je respecte mes poulets lorsqu’ils ne souhaitent pas rester avec tel(s) autre(s). Cela me permet d’avoir des grillages peu élevés et des familles véritablement soudées.
✔️ Assurer un écosystème de vie adapté, avec des espaces ombragés, des passages et des cachettes pour permettre aux poules de se reposer.
✔️ Maintenir une hygiène correcte sans chercher à tout stériliser (un excès de propreté peut rendre les poules plus sensibles aux infections)

Les parcs des poulets à Cocott’Paradise au printemps dernier : de quoi se cacher et farfouiller !
4. Alternatives si l’environnement est limité, sans possibilité d’amélioration
Si l’on ne peut pas offrir un parcours riche et diversifié, certaines solutions peuvent aider :
✔️ Compléments probiotiques : Le kéfir de lait en petite quantité peut temporairement remplacer l’apport naturel de micro-organismes.
✔️ La levure de bière : aide à réguler la flore intestinale, en la renforçant, et apporte des vitamines du groupe B..
✔️ Bains tièdes et huile d’olive en cas de rétention d’œuf, pour détendre et aider à la délivrance sans forcer.
✔️ Consultation vétérinaire en cas de salpingite avancée, pour éviter les complications.
Privilégier la biodiversité pour des poules en bonne santé !
Offrir un cadre de vie naturel et diversifié est la meilleure prévention contre la salpingite et bien d’autres maladies. En retrouvant un mode de vie plus proche de leur état sauvage, les poules renforcent leur immunité, réduisent le stress et évitent les infections.
As-tu aménagé un parcours naturel pour tes poules ?
Quels sont tes retours d’expérience ?
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