Rendez-vous attendu et soi-disant incontournable de l’année 2015, pour tous les éleveurs français, mais aussi européens, nous nous devions d’y être pour voir un peu à quoi cela allait ressembler.
Considérations générales
Souvent déçus par les expositions avicoles, nous espérions être surpris (positivement, évidemment) par celle-ci, tout en restant réservés cependant…
Sur le principe nous ne sommes déjà pas fan de l’organisation globale de ce type d’évènements que nous n’accréditons pas vraiment, et nous trouvons que partout il y a matière à rendre la manifestation bien plus attrayante pour le public (qu’il soit novice ou non).
L’exemple type est la fiche de notation du juge, agrafé sur chaque cage. Déjà que les jugements s’opèrent secrètement à huis clos, mais en plus une personne non initiée sera incapable de déchiffrer la notation malgré quelques annotations. Il nous semble pourtant assez simple d’expliquer les critères de jugement, afin que le commun des mortels puisse s’intéresser un peu à la chose, au lieu de croire qu’une poule ayant une note de 90 ou 91 est presque une championne de sa race, alors que c’est plutôt l’inverse, on frôle le nullissime qui aurait mieux fait de rester dans sa campagne. 🙂
La seule exception à cette règle avait été le championnat de France des poules pékin, auquel nous étions allés en début d’année, pour notre plus grande joie.
Arrivée à Metz expo
Une fois n’est pas coutume, nous pestons après le fléchage et les indications non claires… Les embouteillages commencent sur la bretelle d’autoroute : bienvenue au parc des expo ! Le parking payant est déjà bien plein, et pour cause, certains font la queue depuis 9h ce matin pour entrer (l’ouverture n’ayant lieu qu’à 11h, c’est dire la motivation et l’engouement que suscite chez certains ce type d’évènements) !
Il y a foule pour acheter les entrées (bah oui ça coûte quand même 8€ par personne pour aller voir des cocottes, pigeons, lapins ou cobayes enfermés dans des petites cages pour 5 jours) et il y a une file encore plus grande qui semble insatisfaite… ce sont les exposants qui n’ont pas reçus leurs pass et font la queue pour entrer sur le site !! Vive l’organisation, ça commence très fort aujourd’hui !
Après 45 minutes à jouer des coudes et de mon sac à dos dans la foule, je parviens enfin au guichet, pour acquérir les fameux billets d’entrée et acheter le « catalogue » (pas moins de 12€) comprenant tous les exposants, animaux à vendre, adresses des éleveurs présents, et le palmarès des notations obtenues.
Le fameux catalogue est à retirer à l’intérieur des halls. Et là, nouvelle surprise : pas de catalogue !!! Bah oui, personne en France n’aurait voulu l’imprimer, c’est donc un prestataire allemand qui s’en est chargé, et il faut attendre l’après midi que les précieux documents reviennent en France. On croit rêver, mais non, c’est la vraie vie française, à Metz ! Bienvenue à l’expo européenne avicole ! Le ton semble donné.
Déroulement d’une exposition avicole
Les animaux sont encagés quelques jours avant l’ouverture au public, pour permettre aux juges d’officier la veille et l’avant veille, selon le nombre de participants. Les éleveurs ont, au préalable lors de leur inscription, décidé que certains sujets étaient à vendre, et le prix en est normalement défini à l’avance, et ce avant la notation. Les ventes d’animaux, passent obligatoirement par le « bureau des ventes » de l’association organisatrice, qui prélève un pourcentage sur le prix de vente initial (permettant son fonctionnement). En général le bureau des ventes ouvre en même temps que l’expo, d’où l’intérêt du catalogue pour savoir ce qui est disponible à la vente et à quel prix.
Selon les expositions l’attente dans les files du bureau vente est très variable, mais peut se compter en heures. Et parfois on fait ainsi la queue pour rien, car lorsqu’arrive notre tour, le coq tant convoité est déjà vendu et attribué à une personne qui était devant nous ! C’est le jeu ! Bienvenue dans le monde des expositions avicoles !
Ensuite le délogement possible des animaux nouvellement acquis dépend du règlement propre à chaque organisation. Le plus souvent il est possible d’emporter rapidement la cocotte, mais pas toujours.
Mais revenons donc à l’expo de Metz !
Nous en étions au fait que le catalogue n’est pas disponible, donc aucun prix de vente possible…
Le bureau des ventes ouvre à 14h, nous repérons sur un plan mal fait où il se situe très approximativement, afin de ne pas chercher plus tard. Décidemment ici tout est laissé au hasard : le plan d’ensemble est médiocre (et même faux par endroits), les fléchages sont déposés au compte goutte comme pour laisser du suspens à un jeu de piste.
A la recherche des poules !
Dans le hall A des lapins, dans le B des exposants et quelques cocottes (mais on se demande un peu à quoi elles correspondent, toutes tailles, races et variétés confondues, et bien entendu zéro indication visible nulle part), dans le C des pigeons… Les volailles sont en fait à l’extérieur sous des grands barnums, franchement à l’écart du reste… un peu bizarre mais bon… Encore une fois on ne s’étouffe pas, ni avec le fléchage ni avec les indications sur le site !
12h30 nous pénétrons sous la première tente, celle des races naines. Un brin de logique semble avoir flotté à un moment sur l’organisation car il apparaît à première vue que les races soient rangées par ordre alphabétique, ce qui va en faciliter la découverte, sans continuer de perdre du temps. Pour cela, il ne fallait pas entrer dans la tente par la première porte venue, mais par la dernière !! Nous voilà donc dans l’allée des wyandottes et des yokohama ; bienvenue dans l’univers des poules naines !
Vision d’ensemble
Autant les cages des grands hall, sont habillées, et apprêtées, se qui rend l’empilage sur deux niveaux un peu plus acceptable, d’autant que la luminosité y est bonne. Autant sous les tentes on a réellement l’impression que rien n’a été fini, fait à la vite ou que sais-je : cela fait presque amateur, et laisse une impression décevante. La lumière artificielle est insuffisante et dès 16h la grande majorité des gallinacées avaient entamé leur nuit. Par ailleurs, nous avions remarqué dès ce midi que nombres d’animaux montraient des signes de fatigue, ce qui n’est pas normal du tout à cette heure là, sans chaleur excessive dans les bâtiments.
Mais retournons à notre visite sous les tentes !
Les races naines
J’aurai aimé tenter l’acquisition d’un ou deux sujets wyandottes argenté puisque nous manquons toujours de cocottes dans cette variété là. Difficile de faire un choix orienté par les fiches de notations, elles sont rédigées en langue étrangère… et en plus nulle part sur ces fiches est mentionné si l’animal est à vendre ou non, comme nous l’avions observé sur de précédentes expositions avicoles… Et comme il n’y a pas le catalogue payé à l’entrée pour s’y référer, nous continuons de perdre du temps. Bienvenue à l’exposition avicole européenne de Metz !
Au fil des allées, nous remarquons que l’ordre alphabétique (même si nous le remontons à l’envers) est parfois aléatoire, tout comme les n° des cages qui ne se suivent pas du tout ! Au final, heureusement que nous n’avons pas le catalogue, car nous aurions trouvé cela agaçant, je crois !!
Le temps défile, alors après avoir regardé les quelques orpington nain chocolat (dont une poule de l’élevage de provenance de notre baby Choc’orpi), admiré des orpington splash de toute beauté, et vu quelques pékin en nombre assez réduit, nous décidons de passer à l’autre barnum, celui des grandes races.
Les poules de grandes races
Comme nous évoluons toujours à l’envers, nous commençons à nouveaux par les wyandottes, et surprise, il y a des grandes et des naines dans les cages… Étrange comme organisation décidément ! De toute façon on ne sait toujours pas ce qui est à vendre ou non, quelle partie de cache-cache !!
Les poules dans les cages du bas sont complètement à leur désavantage, et c’est pénible de se baisser sans arrêt pour regarder comme il faut, pour lire les fiches de notation lorsque par chance le juge de cette section était français.
Après avoir vu de beaux spécimens en orpington fauve et doré à liseré noir (on dit maintenant fauve et non plus doré à ce propos, mais je trouve que ça sonne moins bien, d’autant que la couleur est plus dorée que fauve… mais bon je suis pas juge…), quelques vorwek de bon volume pour les poules, nous arrivons enfin aux allées des brahmas !
Des poules et coq « énormes » pour certains sujets, laissant réfléchir quant à l’alimentation reçue pour obtenir de tels animaux, et à leur durée de vie… mais ceci est un autre propos ! De magnifiques coloris en version fauve herminé bleu qui nous laissent rêveurs ; idem pour les blanc herminés bleu. Je note quelques n° de cage d’animaux nous plaisant, si d’aventure nous pouvions accéder au bureau des ventes, pour en connaître le prix… toujours sous réserve que les animaux soient destinés à la vente !
Le bureau des ventes
Arrivés sur place, nous constatons avec effroi qu’il y a environ 2h d’attente au minimum, avec beaucoup d’incertitude à la clef. Nous décidons donc d’abandonner la partie, de ne pas perdre plus de temps ni risquer un mal de dos carabiné à glandouiller ainsi debout.
Toutes les personnes avec qui nous discutons sont aussi déçues et insatisfaites que nous pouvons l’être, compte tenu des tarifs payés pour accéder au site.
Je me demande simplement comment les habitants des autres pays vont considérer cette prestation française assez pitoyable dans son ensemble ?
Les points positifs de cette journée :
En retournant arpenter les allées de cages empilées sous les tentes, afin de voir les autres sujets et prendre le temps d’observer minutieusement les variétés élevées à Brahmaland, nous croisons enfin notre ami Pierre Decout, revenant du bureau des ventes où il faisait la queue depuis 9h ce matin : belle performance, pour réussir l’acquisition finale de 3 cocottes (pour environ 350€). Ce qui est formidable, c’est qu’il y a toujours cette lueur de passion qui brille dans ses yeux lorsqu’il parle des poules et coqs brahmas ; lueur vite communicative ! (Pierre D., L’atelier des poules, dans la Creuse)
Nous avons aussi découvert quelques races et variétés non connues, ou non homologuées en France. Nous avons d’ailleurs à ce sujet un faible pour la poule naine Welsummer saumon doré rouillé, ou pour la naine frisée en variété fauve ou rouge. Je vous l’accorde les noms de coloris sont parfois à coucher dehors…!!
Nous terminons par les stands des exposants et associations, histoire de regarder un peu le matériel proposé par les boutiques allemandes en particulier. Rien qui ne paraisse mieux que ce que nous avons déjà… en dehors de quelques couveuses sophistiquées, mais tout à fait hors de notre budget !! Prise de contact sérieuse avec un fournisseur hollandais d’alimentation 100% naturelle paraissant très appétissante à l’œil comme au nez. 🙂 Affaire à suivre !
Dernier point positif : les sanitaires en nombre suffisant, propres et entretenus… non négligeable !
merci pour cet article, idem tout à fait d’accord….les volailles allemandes hors gabarits notamment les Wyandottes (race que je connais bien), les vols, la queue pendant 1 h pour obtenir les pass 3 jours alors que les places avaient été achetées d’avance …..bon, allez c’est une belle expérience, nous avons vus de beaux spécimens et rencontrés des gens sympa …..
tout a fait d accord avec ce résumé,très étaillé.Nous ne parlons meme pas des nombreux vols d animaux.Quand un ami et un très beau sujet estconcerné,difficile de ne pas en parler !!un scandale! oui aussi pour ajouter que oui,les appelations modofiées des coloris sont parfois abusées!