Parce que nos amies les poules ont une fâcheuse tendance à avaler n’importe quoi, et en particulier des trucs pas très bon pour leur métabolisme et leur organisme, je partage avec vous aujourd’hui, ce que l’on peut à présent, appeler « les mésaventures de Diddaye ».
C’est donc Rose, la propriétaire de Diddaye, qui s’exprime dans le « je » du texte à suivre. Elle tenait autant que moi à relater cette histoire angoissante et éprouvante qui nous a arraché quelques larmes, car cela n’arrive pas qu’aux autres, et que le partage d’expériences peut permettre de sauver des vies. 🙂
Et pour les lecteurs qui découvriraient Diddaye aujourd’hui, je vous invite à consulter ses vidéos inspirantes : Que peut-on apprendre à une poule ?
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Les mésaventures de Diddaye
Au mois de décembre, j’ai commencé à avoir quelques inquiétudes au sujet de l’état de santé de Diddaye. Ma petite cocotte très gourmande avait pris un bon petit déjeuner et était en grande forme. L’après midi, je lui avais préparé un repas avec riz, morceaux de pomme et un peu de potage tomate qu’elle adore, elle avait dévoré celui-ci en moins de deux minutes . Le lendemain, comme tous les jours, je lui donne son repas, elle mange un peu, mais contrairement à son habitude, elle semble caler, laisse beaucoup de riz alors que d’ordinaire, elle ne laisse absolument rien. Je palpe son jabot, je me rend compte qu’il est toujours rempli de la veille alors qu’elle a assez peu mangé.
Elle est patraque, très fatiguée, elle fait des fientes liquides vertes et blanches, ne mange plus et ne boit plus.
Je me dis qu’elle peut avoir eu une petite indigestion, je lui donne un peu d’huile d’olive, je masse plusieurs fois par jour sans grand résultat. Au cours de la journée, je lui propose un peu de potage, sans succès.
Je me pose de nombreuses questions, je l’avais vermifugé deux jours avant, je me suis demandé si celui-ci n’avait pas un peu détraqué son système digestif.
Le matin suivant, inquiète, j’appelle un vétérinaire aviaire. Je lui pose quelques questions, lui explique les symptômes, et lui dis que j’ai vermifugé ma poulette (comme d’habitude) avec 1ml de Biaminthic, et là il m’accuse de l’avoir empoisonné et brûlée avec une surdose…
Nous prenons rendez-vous.
Nous entrons dans le cabinet, le vétérinaire prend une sonde afin de faire une ponction du jabot pour soulager Diddaye. Il reste persuadé que la ‘surdose’ de vermifuge est responsable du mal être et que le produit a brûlé son jabot ce qui provoquerait une stase. Il prescrit un antivomitif (Emeprid) et une alimentation ultra digeste.
Deux jours plus tard, l’état de Diddaye ne s’est toujours pas amélioré : elle n’a pas d’appétit, son jabot et ses fientes n’ont pas évolué.
Je rappelle donc le praticien, qui me propose de la lui ramener pour la mettre sous perfusion.
Entre temps, une amie percevant mon désespoir me donne une liste de vétérinaire NAC dans mon secteur. Je me dis qu’il faut prendre le risque, bien qu’ayant peu confiance en leurs connaissances en matière de volaille. J’appelle donc le premier de cette liste. Je tombe sur une secrétaire moyennement aimable qui me propose néanmoins un rendez vous entre deux clients.
Nous nous rendons dans cette clinique, située à 85km.
Trouver clinique et vétérinaire compétents : le parcours du combattant… pour un diagnostic juste…
Cette vétérinaire nous accueille de façon très chaleureuse ; elle me met en confiance.
Elle ausculte Diddaye, la pèse, prend sa température (qui est un peu élevée), regarde dans son bec. Elle donne son diagnostic, ma poule a 90% de possibilités d’avoir une mycose digestive, chose assez courante chez les oiseaux. Je lui demande s’il n’est pas possible qu’elle ait avalé quelque chose qui coince quelque part, elle me répond que non. Elle fait directement une injection d’Emeprid pour ne pas que la stase du jabot ralentisse son assimilation.
Nous voilà reparties avec un antibiotique à prendre pendant cinq jours, un anti-inflammatoire, Emeprid à poursuivre , vinaigre de cidre dans l’eau comme seule boisson et un mélange phyto à base de pissenlit, cassis et chardon Marie pour aider le foie.
L’état de Diddaye a commencé à s’arranger au bout de trois jours. Elle recommençait a avoir de l’appétit, les fientes reprenaient un peu de consistance et elle recommençait à être plus active.
Les quinze jours suivants se sont passés sans problème, ma poulette avait repris une vie normale.
Et un matin, après contrôle du jabot (ce qui était devenu quotidien), je me rends compte que celui-ci est toujours plein et que Diddaye redevient amorphe. Je rappelle la vétérinaire, elle me demande de reprendre le traitement sur sept jours.
Diddaye semble moins mal, mais malgré tout un doute subsiste, elle a des renvois la nuit, parfois elle semble s’étouffer et garde le bec ouvert, se retourne la tête comme si elle avait une gêne.
Je rappelle la vétérinaire, nous prenons rendez-vous afin de faire des recherches un peu plus approfondies. Pendant la consultation, celle-ci fait un prélèvement du contenu du jabot (Diddaye était à jeun) ainsi que deux radios. Elle me ramène ma poulette et me dit que celle-ci est un « Kinder Surprise » !! Elle me montre les deux radios révélant la présence de plusieurs objets métalliques dans son gésier dont un bijou perdu, une vis ainsi qu’une tige très fine assez mal identifiée.
Nous avions semble-t-il trouvé LA cause de tous les soucis de ma princesse. Le prélèvement du contenu du jabot sera néanmoins analysé pour écarter toute autre raison.
La vétérinaire m’annonce que la seule façon de s’assurer que ces objets ne migrent pas dans les intestins et provoquent une occlusion ou hémorragie interne est d’ouvrir le gésier avec tous les risques qu’une telle opération implique ; d’une part l’anesthésie générale très délicate sur les oiseaux, d’autre part une fragilité des sutures sur cet organe très musclé pouvant provoquer un déversement du contenu et par conséquent un empoisonnement.
Un devis m’est proposé, je sais déjà que je vais l’accepter, reste à savoir quand… je suis inquiète.
Je sors de consultation avec une nouvelle prescription du même antibiotique utilisé précédemment en dose infime, du gel d’aloe vera pour protéger les muqueuses et une préparation phyto.
Diddaye ayant beaucoup maigri, elle doit reprendre du poids et être en bonne condition avant de passer au bloc opératoire.
La décision d’opérer le gésier pour sauver la poulette
Une semaine s’écoule, Diddaye va très bien et j’ai jugé inutile la prise d’antibiotique supplémentaire, elle n’a donc pris aucun médicament prescrit . Elle est très en forme, mange très bien et reprend du poids.
Lors de la dernière visite, elle pesait 830g, lorsque j’ai décidé d’appeler la clinique, elle avait repris plus de 100g
Entre temps, les résultats d’analyse du jabot sont tombés, ceux-ci ne révélant rien, la cause était déterminée.
Rendez vous pris pour l’opération la semaine suivante…
La décision fut rude à prendre, j’étais très partagée, je voyais ma cocotte bondir et courir dans le jardin, elle mangeait comme une ogresse comme si tout était normal. Je culpabilisais, je pensais au pire, son état actuel n’étant pas du tout celui d’un poule malade.
Le jour J arrive, c’est le matin, nous avons rendez vous à 11h30. Diddaye n’a pas mangé depuis midi de la veille, son système digestif doit être propre, elle ne comprend pas trop cette privation alors que les jours précédents, elle avait le droit de dévorer sans compter.
La route semble longue, j’arrive en avance à la clinique. Je monte au service NAC pour annoncer ma présence et de suite une personne tente de m’arracher ma poulette des bras…
J’ai dit non, que je ne me sentais pas prête, qu’il me fallait du temps. J’avais si peur de ne pas la revoir vivante que je voulais profiter de sa présence au maximum. Je suis sortie la promener et je l’ai câliné.
Je remonte dans la salle d’attente, une personne très agréable vient chercher Diddaye, elle part sans moi, dans son coussin préféré que j’avais ramené pour qu’elle se sente à l’aise.
L’opération est planifiée pour 14h.
Je suis restée sur le parking de la clinique attendant désespérément qu’on m’appelle pour m’annoncer que tout s’était bien passé.
Vers 16h15, appel de l’assistante, l’opération s’est passée sans souci, les objets ont été retirés. Diddaye est encore embrumée par l’anesthésie, je pourrais passer la voir vers 17h30.
Il est l’heure de la visite, mon poussin garde les yeux fermés, je lui parle, je la caresse, elle ne réagit pas. Elle n’est pas réveillée, il est trop tôt encore.
La vétérinaire me montre ce qu’elle a retiré lors de l’opération : un piercing assez imposant , une petite vis ainsi qu’une pointe très fine comme une épingle de 1,2 cm. Cette pointe devait probablement se planter de temps à autre sous la pression des muscles de l’organe et provoquer une infection.
La clinique étant fermée le lendemain, je repars le cœur serré avec la sensation d’abandonner ma petite fille.
Post opératoire et convalescence de Diddaye
La suite est une succession de bonnes nouvelles. J’appelle le lendemain, très inquiète malgré tout, car le service était restreint et je ne parvenais pas à obtenir des nouvelles.
Avait-elle passée la nuit, avait-elle mangé, est-ce que tout allait bien ?
Et bien oui. Diddaye était sur ses pattes, elle était bien réveillée et mangeait.
Il restait une phase délicate à passer : la cicatrisation du gésier. Celle-ci serait complète et le risque écarté à partir de deux semaines.
Deux jours après, je viens chercher ma mignonne poulette, elle est vive et ravie de me voir. Je sors de la clinique avec une prescription de deux antibiotiques, un à visée digestive, l’autre plus général, un anti-inflammatoire et une alimentation ultra digeste à donner exclusivement jusqu’à nouvel ordre.
Prochain rendez-vous dans quinze jours pour le retrait des fils.
La convalescence se passe très bien, je nourris Diddaye avec sa purée, elle retrouve son appétit féroce au bout de cinq jours. La cicatrisation de la peau est incroyablement rapide, les duvets qui avaient été épilés repoussent déjà.
Douze jours sont passés , la cicatrice est si belle que je décide d’avancer le retrait des fils.
Je ramène Diddaye pour la dernière fois, visite de contrôle impeccable, retrait des fils, tout va bien, retour à la vie normale autorisé. 🙂
A trois semaines après l’opération, Diddaye est en pleine forme, elle mange, dort beaucoup mieux et à repris sa vie. Quelques soucis digestifs persistent, des aliments ressortent sans être transformés mais selon la vétérinaire, cela s’arrangera dans le temps. Les plumes repoussent et dans quelques temps, il ne restera plus aucune trace de cette difficile aventure.
Je laisserai le soin à mon amie Gaëlle de conclure au sujet cette aventure
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L’histoire se termine bien pour Diddaye, car Rose ne s’est jamais contentée des premiers diagnostics erronés, dont les traitements (en partie inutiles) ne donnaient pas pleine satisfaction dans le temps. 🙂
Coordonnées de la clinique vétérinaire
La vétérinaire qui à opéré Diddaye est Le docteur Véronique Mentré qui exerce au service NAC de la Clinique Vétérinaire de la Patte d’Oie Val d’Oise.
155 Boulevard Victor Bordier, 95370 Montigny-lès-Cormeilles
01 39 31 62 62
Récapitulatif financier de cette ingestion d’objets :
1ere consultation vétérinaire incompétent-132€, il n’a quasiment rien fait mais je suis partie avec un colis inutile…
2eme consultation vétérinaire actuelle avec soupçon de mycoses-96€
3ème consultation avec radio, prélèvement et analyse- 125 +74€ laboratoire
Opération avec deux jours à la clinique- 420€
A chaque fois, tout compris, médicaments, nourriture adaptée etc
Moralité, avoir un bon véto (quasi introuvable) car la plupart font à peu près n’importe quoi avec les oiseaux.
Certains font comme les éleveurs amateurs, ils donnent des antibios dès qu’ils ne savent pas sans chercher la cause.
Il faudrait qu’on puisse partager les adresses de vétos compétents, c’est tellement dur à trouver. La plupart n’en ont rien à secouer des poules, s’ils la tuent, tant pis.
Il faut citer l’asso Sos Gallinacées qui aident bien les propriétaires de poules, les opérant dans leur bloc, ce qui est génial quand on n’a pas les moyens de payer une opération chez un véto, la cotisation pour un an chez eux pour un an, c’est moins que ce que me demande le vét qui s’en fout des poules pour une seule consultation.
Certains éleveurs s’équipent pour faire des chirurgie du jabot, mais là c’était de la chirurgie digestive; c’est beaucoup plus lourd. Ça montre qu’on s’inquiète souvent de déboucher le jabot, mais qu’on oublie que ça peut encore coincer plus bas.
Bonsoir suis inquiete ma cocotte d environ 3 ans + ou – coucou de rennes a eu le jabot tres gros , dur ,comme un pamplemousse , donc veto nac , traitement de klk jours , re visite NAC radio = grit a profusion , traitement klk jours , hospitalisation car doit etre sondée , je la recupere apres 4 jours de clinique , etat general ok, jabot diminué , comme une mandarine mais traitement antibio , et pour les vomissements , et l isoler pour pas de picore dans la terre ni gravier , encore 1 quinzaine de jours en traitement voir si elle evacuele grit , mais je m inquiete quand meme , l operation du jabot n etait pas « »en besoin « » mais 15 jours encore c ets long tres long ! ! Si quelqu un a eu ce souci merci
Quelle joie d’avoir de bonnes nouvelles de Diddaye ! Et comme Rose a dû être inquiète et avoir le coeur gros quand elle se demandait si elle avait pris la bonne décision ! Elle a eu de la chance de rencontrer un vétérinaire intéressé et compétent en matière de poule comme animal de compagnie. Une belle histoire. Que Diddaye poursuive sa guérison et qu’elle continue à nous émerveiller longtemps avec ses joyeuses facéties !