En ce début 2019, je pourrai dire que c’est magique d’avoir à nouveau une connexion internet après 21 jours de panne… Ou bien que c’est magique que le fournisseur d’accès internet se décide enfin, après 18 jours, à te renvoyer un modem… Non, ça, se sont les aléas de la technologie moderne ! Et tu sais bien que je déteste tout ça !!
Et pourtant j’en ai besoin ! Sans elle ce blog n’existerai pas, et je ne serai pas là, à écrire ces lignes pour te faire sourire ou rêver selon les sujets abordés ! 🙂
Alors convenons-en, je n’aime pas ça ; surtout lorsque les systèmes sensés me faire gagner du temps, sont défaillants. Cependant, c’est une nécessité, pour faire perdurer ce petit écosystème international qui gravite autour de Brahmaland.
J’ai plutôt envie de revenir sur un fait de 2018, où, encore une fois, sciences et technologies modernes me rattrapent.
Je te raconte… 🙂
C’est magique !
Avec le printemps, arrive la renaissance de nombre d’espèces, le retour des beaux jours, et du soleil. Il y a déjà des poussins un peu partout, les poules se relayent pour pondre, et moi j’emballe leurs oeufs pour faire des colis, qui iront porter du bonheur de-ci de-là, à travers le monde.
Vous êtes nombreux à m’envoyer chaque jour des nouvelles, des incubations en cours ou à terme, des éclosions, des poulets en pleine croissance, etc.
Ce jour là, un message attire mon attention plus que les autres…
Est-ce une farce ? Une blague ? Ou bien un novice qui croit avoir découvert une méthode extravagante sur un forum ?
Je suis intriguée…
Bonjour Gaëlle,
Le colis est bien arrivé et tous les oeufs étaient intacts. Au mirage des 7 jours, 11 embryons sur 12 se développaient. Il en est toujours de même après le second mirage réalisé hier. Demain je connaîtrai les sexes, pour ne conserver que les poules.
Au plaisir,
Frédéric
A la date où le message est écrit, les oeufs ont 14 jours d’incubation, et les poussins sont attendus 7 jours plus tard… Comment sexer un embryon dans sa coquille ?? Curieux et intrigant, car j’ai envie d’y croire ! Croire que la magie pourrait opérer à ce stade et nous révéler le sexe du poussin !!
Pour en avoir le coeur net, je réponds au mail, en évoquant ma surprise, mais aussi mon ouverture d’esprit et ma soif d’apprentissage et de nouvelles connaissances.
La réponse arrive le soir même…
Je me demande simplement si je suis victime d’une émission de « caméra cachée » ou autre télé réalité du même ordre. A première vue, personne ne m’observe, aucun paparazzi planqué dans les haies, ni perché au sommet du grand chêne…
Frédéric me répond qu’il réalise simplement un test ADN sur les embryons, et qu’il attend les résultats !!
Bah oui !! Tout simplement.. j’aurai du y penser !! Trêve de plaisanterie, c’est quoi cette histoire ??
Je ne me décourage pas et demande à en savoir plus, car la démarche de cette personne m’intrigue et me fascine à la fois. Si nos chemins se croisent, c’est un signe ! Signe que je dois faire quelque chose, comprendre ou apprendre une nouvelle information.
Quelle ne fut pas ma surprise en lisant sa réponse !
Il me raconte qu’il est biologiste, qu’il dirige un laboratoire d’analyses médicales et qu’il a commencé à mettre en place en 2017, à titre personnel, un protocole de dépistage précoce des poulettes, grâce à l’ADN.
Quand tout bascule vers une autre réalité !
Il me dit aussi que si cela m’intéresse on peut conduire des expérimentations à plus grande échelle (qu’une dizaine d’oeufs), afin de pérenniser sa technique. L’éventualité de pouvoir produire plus de poussins femelles, et surtout de décider de laisser éclore ou non les coqs, selon les besoins, est soudainement vertigineuse.
L’idée bouleverse subitement ma vision de l’élevage. Depuis trois ans, le pourcentage de coqs est très supérieur à celui des poules. De l’ordre de 60 à 70 %, parfois même plus. Ce qui devient rapidement un problème, avec un surplus masculin à gérer, en continuelle augmentation.
Tous nos parcs à poussins sont occupés par des groupes de coqs, et je ne peux plus envisager d’élever des jeunes, faute de place. Ce n’est pas tous les jours que l’on trouve une famille adoptante pour les p’tits gars en trop, et ces derniers ne sont pas vraiment heureux, en attendant de fonder leur propre famille. 🙁
L’idée de pouvoir éviter une telle situation, et contrôler la population de reproducteurs masculins est séduisante !! Fini de les voir se battre entre eux, fini de les savoir malheureux ! Envisager enfin de réhabiliter un jour, les espaces initialement dédiés aux poussins… Je rêve éveillée d’un élevage plus harmonieux…
Mais je ne suis pas biologiste, je n’ai pas de laboratoire, et même si le projet m’intéresse, je ne vois pas comment je réaliserai tests et prélèvements ! Rester réaliste, face à la magie qui s’invite dans ma vie !
Une étape de franchie
Frédéric affirme que nous pouvons réaliser les prélèvements directement à Brahmaland. Il nous expédie le matériel nécessaire pour un premier essai, et nous explique le protocole à suivre.
Sur le papier ça à l’air simplisme… Dans la réalité ça l’est vraiment beaucoup moins !! En plus c’est terriblement stressant comme manipulation.
Les premières tentatives sont peu concluantes. Les prélèvements ne sont pas simples à réaliser, et le risque d’avortement est élevé, le temps que nous ne maîtrisons pas un minimum, la technique pour y parvenir.
La persévérance aidant, nous finissons par envoyer des échantillons corrects à Frédéric, lui permettant les recherches ADN au laboratoire.
S’en suivent quelques jours d’attente, animés d’une impatience indescriptible, avant de découvrir les résultats !! Savoir enfin, qui est qui, parmi les oeufs en incubation. Moment magique, ni plus ni moins. 🙂
- Réaliser que dorénavant, ce seront principalement des petites poules qui grandiront à Brahmaland.
- Réaliser que je n’aurai plus à gérer, ces groupes de coqs où la tension monte fortement au printemps.
- Réaliser que nous n’aurons plus à soigner les blessures liées à ces tensions.
- Réaliser que je pourrai en partie, contrôler les naissances et anticiper ainsi l’intégration dans les familles.
- Réaliser que l’harmonie générale est sur le point de s’installer au sein de mon élevage.
Whaou, tout ça c’est magique !! 🙂
Pile ou face ?
Bien sûr de tels changements possèdent aussi contraintes et revers de médaille, il ne faut pas se leurrer ou se voiler la face. Comme tous les choix et décisions que nous faisons au cours de notre existence, il y a du pour et du contre.
Chacun oriente ses actions en fonction de ses réflexions, opinions, et style de vie. Estimer les avantages et les inconvénients, avant de tout bouleverser. Savoir qu’il y aura quand même des moments difficiles à surmonter, et que tout n’est jamais tout rose.
Mais cela vaut vraiment le coup d’essayer, avant de décider définitivement de la politique d’élevage à conserver.
Emballés par le projet et l’envie d’harmonie au sein de mes familles de poulets, 2019 sera pleinement dédiée à améliorer encore nos protocoles de prélèvements d’une part, et la fiabilité des tests en laboratoire d’autre part.
En espérant pouvoir également faire rêver plein de passionnés grâce aux poulettes de Brahmaland, et aux avancées scientifiques 🙂
=> RDV en fin d’année pour le bilan !
=> Où sur Poule Académie pour en savoir plus ! 🙂 (ouverture du site aux inscriptions dans les jours à venir)
Cet article participe au festival mensuel de la Cavalcade des Blogs, et il était animé en janvier par Clotilde du blog Flaneries mystiques, qui proposait la magie et la féérie comme sujet de réflexion. 🙂
Ce qui est magique, c’est cette photo !!! 😉
Plus sérieusement, whouaou, personnellement je rêverais d’une telle possibilité, ces coqs c’est ingérable car on les aime mais … Il y en a trop !!! Le problème qui se poserait par contre est qu’on serait tenté de faire naitre peu de coqs, et au fil du temps on ferait donc moins de sélection sur les coqs ?
La nature est bien faite, elle VEUT qu’il y ait sélection du plus vigoureux, du plus beau, du plus en santé … Et comme le coq est celui qui fécondera tout le groupe, il est important que cette sélection soit faite sur un large choix de coqs… Qu’en pensez-vous ?
je ne suis pas certaine que les choix actuels des reproducteurs (dans la majorité des élevages) soient fait sur ces critères là…
Personnellement, ce qui m’intéresse en premier lieu, c’est :
– la résistance naturelle
– la gentillesse (tant vers ses congénères que vers l’humain)
Si j’ai besoin d’un coq bleu, je vais en faire naître plusieurs, pour pouvoir choisir, celui qui ou ceux qui conviendront le mieux, en fonction des différents critères.
Le fait de pouvoir ainsi réguler, va cette année, me permettre de souffler un peu. Réduire les parcs uniquement dédiés aux coqs et qui pourrons être réhabilités à leur fonction première : accueillir et élever des poussins !!
De plus, savoir que les poussins sont des principalement des femelles, est un confort, qui je crois, n’a pas de prix !! 🙂
Je peux me lier d’amitié avec un p’tit poulet, sans craindre que ce dernier soit un futur coq que je ne pourrai pas garder… et briser cette relation 🙁
Quoi que l’on fasse, il y a toujours du pour et du contre… Le tout est de trouver un « équilibre » qui nous apporte le moins de désagrément.
G.
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Ce serait magique si on pouvait tous faire ces analyses… Je ne fais plus de poussins car trop de coqs et comme j’y tiens je refuse de les vendre pour qu’ils soient tuer… C’est tellement triste de devoir gérer les coqs, soigner les blessures… Pas toujours facile… En tout cas j’espère qu’un jour on y aura tous droit à ce choix ! Juste pour voir les yeux émerveillés de ma puce ! J’y crois !
C’est bien vrai tout ça…il y a toujours plus de coqs en proportion. Moi je vends les coqs en essayant de les placer chez des propriétaires respectueux des animaux mais je ne suis jamais sûre à 100% …