nid de poux rouges

Les poux rouges des volailles

 
  

Il n’est pas un propriétaire de gallinacées qui ne soit victime de ce fléau que sont les « poux rouges ». C’est leur couleur au matin, après avoir pompé, toute la nuit, le sang de nos poules, qui leur à valu ce surnom très évocateur.

Qui est le pou rouge ?

Il s’agit en fait d’un acarien, Dermanyssus gallinae, qui se nourrit exclusivement de sang, et principalement celui des volailles et oiseaux sauvages, plus rarement des mammifères. Sa taille maximale (après un bon repas) atteindra tout au plus un millimètre (pour les femelles).

Sa taille microscopique et sa photosensibilité le rende le plus souvent invisible…. ce qui explique son développement important dans les poulaillers, si des mesures de surveillance et de prophylaxie ne sont pas mises en place.

Effectivement, bien souvent, lorsque l’on s’aperçoit de sa présence sur ou autour des poules, l‘invasion est déjà conséquente et sera d’autant plus difficile à éradiquer.

Pour mémoire, un Dermany adulte femelle va pondre en moyenne 20 œufs par jour durant 3 jours. Le cycle jusqu’au stade adulte prend entre 7 et 12 jours (selon température et hygrométrie) et sous réserve de pouvoir s’alimenter régulièrement sur un poulet la nuit. On comprends mieux pourquoi les infestations sont massives et rapides

Ce parasite opportuniste ne s’encombrera pas de formalité, s’il est délocalisé, et piquera volontiers n’importe quel autre vertébré à sang chaud qu’il trouvera autour de lui. Raison supplémentaire de lutter contre sa prolifération, car outre le fait de se nourrir, il est bien entendu vecteur de transmission de maladies virales ou bactériennes (ce dont on se passerait bien !!). Pour info je me permets de rappeler que l’humain est un vertébré à sang chaud, au même titre que chien, chat, vache, cheval, poule….

Le pou rouge ne vit généralement pas sur l’hôte animal ciblé, car ces derniers sont bien trop exposés à la lumière en journée. Il préfèrera de loin trouver refuge dans un coin sombre et abrité tout proche de l’endroit ou se repose nos cocottes. Une simple fissure dans le bois fait l’affaire, un interstice entre deux supports, une anfractuosité dans le ciment ou les pierres, est également parfait pour loger une colonie…

C’est donc dans le poulailler qu’il faut les chercher et les combattre !!

Les conséquences directes de la présence de Dermanyssus Gallinae

Comme évoqué précédemment, l’acarien en question est hématophage (se nourrit de sang) et se sert copieusement la nuit sur les poules endormies.

Il va aussi envahir les nids des poules qui couvent et sont des proies idéales :

  • température corporelle plus élevée (lié à la couvaison)
  • hygrométrie élevée dans le couvoir
  • immobilité quasi permanente de la  poule au même endroit
  • en général le nid est dans un endroit sombre

Tous les paramètres idéaux sont alors réunis (chaleur, humidité, obscurité et poule statique) pour faciliter la tâche de ce prédateur minuscule, mais sournois et surtout meurtrier.

En cas d’infestation importante une poule en couvaison tiendra une dizaine de jours maximum, avant de mourir d’épuisement.

Certaines fuient le nid, pour sauver leur vie. Ce qui devrait alerter le propriétaire sur l’état sanitaire du nid !! Les poussins nouveaux nés, dans de telles conditions d’hébergement, sont également voués à une mort rapide.

poux rouges bien gorgés de sang trouvés sous un tasseau de bois dans le poulailler

un nid de poux rouges (agglomérat) trouvé entre deux nettoyages hebdomadaires du poulailler, sous un morceau de bois servant de marche aux poussins pour accéder aux mangeoires…

De manière générale l’affaiblissement des poules se constate par une baisse (ou cessation) de la ponte, un amaigrissement, une croissance retardée chez les poussins. Conserver à l’esprit que lorsque l’on constate cela, il y a déjà des milliers d’individus qui viennent s’alimenter sur les cocottes la nuit.

La présence de ces acariens est quasi permanente et il est de plus en plus difficile de lutter contre, car ils développent facilement une résistance aux produits biocides utilisés.

Le meilleur moyen de lutter reste donc encore la prévention et le contrôle régulier des locaux, pour une action rapide, sans attendre d’être dépassé par une invasion massive, qu’il sera difficile d’éradiquer.

Ressources :

Voici quelques documentations intéressantes à consulter pour en apprendre un peu plus sur le pou rouge des volailles.

  • La thèse vétérinaire de Aurore Rossfelder (document complet à télécharger en copiant l’URL ci-après dans la barre de votre navigateur) : http://www2.vetagro-sup.fr/bib/fondoc/th_sout/dl.php?file=2012lyon068.pdf
  • la page dédiée aux parasites sur l’excellent site de l’association SOS Gallinacées

 

La photo en en-tête de cette page appartient à Aurore Rossfelder, et présente un agglomérat d’acariens à tous les stades du cycle de vie : œufs, larves, juvéniles et adultes. Lorsque l’on trouve de tels « nids » l’invasion est déjà importante et conséquente !!!!

Je reviens rapidement avec un autre article traitant de nos expériences sur la lutte contre les poux rouges

En attendant n’hésitez pas à partager ci-dessous dans les commentaires, vos actions efficaces (et inefficaces) afin que les expériences de chacun servent à tous 🙂

 


 
  
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