Le vaccin tant attendu est enfin là, dans notre frigo.
Le stress monte pour moi. C’est peut-être enfin l’occasion de sauver nos amis poulets… Du moins nous l’espérons
La baisse accrue des défenses immunitaires engendre différents types de pathologies allant des parasitoses externes (poux rouges), internes (vers intestinaux), aux problèmes respiratoires variés (râles, toux, éternuements, etc.) entre autres réjouissances.
La vaccination est la première étape qui vise à lutter contre le virus de Gumboro ; les étapes suivantes consistent dans un premier temps à poursuivre les protocoles anti-infectieux sur les sujets ayant développé des formes de coryza aviaire (= maladies respiratoires). Puis à mettre en place un système de lutte plus efficace contre les parasites internes, afin d’aider au mieux nos poulets à franchir ce cap délicat ; et continuer la lutte et la surveillance contre les acariens mallophages.
Présentation du vaccin Gumboro D78
La boite comprend 10 flacons de 1000 doses chacun. Nous sommes d’accord que pour traiter nos 150 ou 160 poulets, c’est du pur gaspillage ! Effectivement c’est le plus petit conditionnement disponible rapidement. L’industrie phramaceutique ne se préoccupe guère des réels besoins, mais plus de l’aspect rentabilité 🙂
Bref nous voilà ainsi armé de 100 000 doses de vaccins… !
=> Si quelqu’un en a besoin, nous cèderons volontiers quelques flacons de bon cœur… l’info est passée ! Faites nous signe via la page de contact si cela peut vous être utile.
Chaque flacon comprend une pastille à diluer dans de l’eau minérale pour reconstituer le virus atténué. Une fois reconstitué, la solution n’est valable que 1h30 à 2h, selon les conditions météo : Effectivement toute exposition au soleil, à la chaleur ou à la lumière du jour détruit rapidement le virus. Il ne faut donc pas traîner pour administrer cela à notre petite troupe.
Dans un soucis constant de lutte contre le gaspillage, nous décidons de couper la pastille avant dilution, pour n’en utiliser que la moitié. Si nous ne parvenons pas à administrer les vaccins à tout le monde dans le temps imparti, nous pourrons ainsi utiliser l’autre partie à suivre.
Posologie
Cette posologie est propre à notre choix de voie d’administration (orale), et propre à nos besoins. Nous avons été conseillé par John, une fois de plus, de l’association SOSGallinacées pour nous orienter au mieux en fonction de notre situation particulière.
Nous diluons notre « moitié » de pastille Gumboro D78 dans 200ml d’eau minérale (pas question de tuer nos virus fraîchement acquis, avec le chlore présent dans l’eau du robinet !!), ce qui nous ferra environ 500 doses. Pour cette dilution la posologie individuelle est de 0,5ml, quelle que soit l’âge et la taille du sujet. Hors 0,5ml pour un tout jeune poussin, cela fait déjà une belle quantité à absorber !
Une course contre la montre
Afin de limiter notre stress lié au délai incompressible, pour l’administration globale, nous savons que nous avons à la maison la seconde moitié qui peut faire l’objet d’une éventuelle autre dilution.
J’enclenche le chronomètre à ma ceinture, la nuit tombe et la pluie aussi… Les poulets sont rentrés, notre torche allumée et nos seringues parées à administrer le précieux produit. Il nous faut trouver un rythme efficace, avec répartition intelligente des tâches en fonction des compétences de chacun, et de chaque poulailler. Il faut l’avouer, JF est bien plus doué que moi pour maintenir une poule et lui donner en même temps le contenu de la pipette dans le bec.
Voie d’administration du vaccin Gumboro D78
le vaccin peut être administré de différentes façon, parfois assez aléatoires :
- dans l’eau de boisson (on ne sait jamais qui en boit quelle quantité et qui craint le surdosage ou le sous-dosage, rendant caduque le protocole vaccinal)
- par nébulisation (encore faut-il être équipé du matériel et du local adapté)
- par instillation oculaire individuelle (il faut espérer que le poulet ne secoue pas la tête pour évacuer la gêne produite par le liquide dans l’oeil)
- par voie orale individuelle, via la méthode Cassandra
Nous avons donc opté pour l’administration individuelle par voie orale, mais sans utiliser la méthode citée que nous ne maîtrisons que par la théorie. Et ce n’est ni le moment ni le lieu d’expérimenter cela.
Bien entendu nous ne sommes pas à l’abri d’un poulet qui serait surpris par le liquide et n’aurait pas verrouillé le clapet protégeant l’arbre respiratoire. Pour minimiser ce risque la méthode Cassandra utilise l’intubation du poussin ou de la poule pour injecter directement le produit dans le jabot, sans risque de régurgitation et d’étouffement pour le sujet.
Nous ne maîtrisons pas cette technique dans la pratique, il faut être deux pour le faire correctement (du moins au début) et ce n’est pas le jour (enfin la nuit..) d’inaugurer une nouvelle technique !
Nous prenons donc consciemment le risque qu’il y ait un loupé.
Déroulement des opérations !
Nous allons assez vite et selon les sujets et l’endroit (éclairé ou non), je peux administrer également. Une fois la nuit complètement tombée, il faut éclairer en même temps pour s’arrêter à la bonne graduation de la seringue. Le fait que la plupart de nos oiseaux soient manipulés et nous fassent confiance, nous aide bien ce soir.
Tous nos poussins, poules et coqs ont été exemplairement sages et coopératifs, nous aidant à faire baisser la pression pesant sur nos épaules ce soir. Ils sont vraiment adorables et méritent amplement tout ce que nous faisons pour eux.
1h26 plus tard, tout le monde est fait…… ou presque ! Nous en donnons aussi une dose à chacun des aquatiques, puisque nous avons largement les doses, et que nous avons nos palmipèdes facilement sous la main, la marre étant à sec actuellement !! 😉
Nous rentrons déposer seringues et flacons dans la javel, comme préconiser, satisfaits de notre prouesse nocturne de ce mardi.
Rien n’est jamais parfait !!
Ce n’est qu’une fois rentrés à la maison que je m’aperçoit que 6 poussins ont été oubliés…… les 6 de la cuisine !!! Zut et rezut !
Nous avons profité d’une amie venue chercher du vaccin pour ses poules, 2 jours plus tard, pour prélever la quantité nécessaire à mes poussins et leur donner à chacun la dose oubliée ! 🙂
Bilan à +8 jours : mitigé
Contrairement à nos attentes et espoirs, le vaccin n’agit pas instantanément. Nos sujets les plus faibles n’ont pas survécus aux pathologies autres les accablants.
Nous poursuivons nos soins sans relâche, malgré la lassitude et le découragement allant croissant avec les nouveaux cas de petits malades. Vitamines sont à nouveaux distribuées pour aider les lymphocytes dans leur combat journalier contre la maladie. J’utilise également tout adjuvant naturel pouvant doper les défenses immunitaires, pour aider mes petits poulets du mieux que je le peux.
Nous désinfectons radicalement un maximum de choses, afin de limiter la prolifération du virus au minima. Tous les œufs récoltés sont immergés dans la Javel, afin de détruire un éventuel virus dans le vernis de la coquille, et ne pas contribuer à la dispersion de cette petite saleté de Gumboro.
Il faut absolument utiliser la méthode Cassandra, et ne jamais donner directement dans le bec. Oui il faut être 2, mais l’autre méthode, c’est jouer au loto avec la vie de ses poules.
« Nous prenons donc consciemment le risque qu’il y ait un loupé. » Oh non…
Je pense qu’il y a moins de risque à pratiquer la méthode Cassandra sans la maîtriser, qu’à injecter du liquide dans le bec, avec risque élevé de fausse route, moi je les aime trop pour les mettre en danger comme cela. Pour la maîtrise de la méthode, il faut appeler l’association SOS Gallinacées. Ils expliquent très très bien, même si j’aimerais vraiment qu’ils fassent une vidéo!
Bonjour !
Alors pour ma part, le seul et unique cas de mortalité est survenu avec une poule intubée (méthode Cassandra).
Une des raisons pour laquelle je préfère écouter mon ressenti avec chaque sujet, et administrer au bec.
C’est peut être plus long, mais au final, je n’ai jamais eu de soucis 😉
Chacun reste ensuite libre de pratique l’une ou l’autre façon chez lui. Je ne fais que relater mes choix, expériences et vécu !
🙂
merci pour votre réponse ! belle journée!
bonsoir ,vous avez pu manger les œufs des reproducteurs aprés le vaccin? Avez vous perdu tous vos jeunes même vaccinés ou seulement ceux qui étaient déjà malade? je vous souhaite la réussite pour cette année cordialement
bonjour Sybille.
Très honnêtement concernant la consommation des œufs je ne me rappelle pas ! Mais franchement, de toute façon ils seront plus sains que tout ce qui peut se vendre dans le commerce !!! 🙂
Concernant les sujets 2015 ayant subit la terrible vague de Gumboro, peu ont survécu. Sur environ 350 poussins éclos, il doit nous en rester une poignée…. une douzaine. Mais ce aussi les plus résistants qui sont donc restés, et qui nous offrent une belle base pour repartir. Ce sont d’ailleurs en partie les sujets du parc de Qwara, et ceux là même qui viennent de nous offrir nos premiers magnifiques petits brahmas !!!! 🙂
Par ailleurs les deux poussins réintroduits en novembre suite à vaccination, se portent à merveille et n’ont pas montrés de problèmes de croissance jusque maintenant ! (et autant dire que nous les surveillons de près ces deux là !!)
La vaccination semble donc la meilleure alternative à ce problème. Nous ne regrettons pas notre choix, et poursuivons dans ce sens. 🙂
Espérant vous avoir apporté les éléments de réponse que vous attendiez.
Très belle journée
Gaëlle
Ahaha ……. je fais des fautes de calculs monumentales……. et personne n’avait relevé… à croire que tout le monde est aussi doué que moi à ce niveau. Merci à JF pour le rappel à l’ordre 😉