Cet été nous avions été contaminé assez durement par le virus de Gumboro…… De quelle manière cela est-il arrivé chez nous ? C’est une question qui restera sans réponse : l’un des 4 sujets acheté en juillet, un oiseau du ciel, un visiteur portant le virus sur ces chaussures, ou nous même dans le sens inverse……. Autant de possibilités et d’hypothèses que nous avons levées et tournées dans tous les sens, mais qui ne changent rien au problème en place.
Historique 2015
Après la mise en place d’un protocole vaccinal assez drastique, il semble que les premiers retours sur poussins soient positifs…. (je dis « il semble » car j’ai compris qu’il ne faut jamais crier victoire trop tôt !!). Bien sûr nous avons encore essuyé des pertes de nos jeunes 2015, malgré la vaccination, car les animaux étaient déjà trop malades et affaiblis par d’autres bactéries, virus ou champignons, qui profitent allègrement de la baisse d’immunité provoquée par Gumboro chez l’animal.
Nous avons eu aussi à déplorer, en fin d’année, d’autres pertes, et ce, sur des adultes reproducteurs, sans aucune mise en évidence aux autopsies, de la présence du virus Gumboro. Certains décès étaient ‘normaux’ si on peut l’exprimer ainsi : des animaux âgés, d’autres présentant des maladies tumorales anciennes liées à une alimentation industrielle avant leur arrivée chez nous, une poule ayant eu une ponte interne avec déchirement de l’oviducte, deux sujets qui n’avaient pas réagi correctement au traitement vermifuge et était infestés, etc.
Les recherches sont lancées…
Mais il y avait aussi tous ces animaux qui maigrissaient assez rapidement en développant ou non, des problèmes respiratoires, et/ou des boiteries différentes d’un sujet à l’autre, ce qui était perturbant, pour un quelconque rapprochement et ébauche de diagnostic. Ayant été accusée (plus ou moins ouvertement) sur le web, de véhiculer la leucose aviaire et de la propager, j’ai insisté auprès du laboratoire départemental pour faire des recherches et analyses encore plus poussées sur les cadavres que je leur amenais régulièrement. Tuberculose, Newcastle, Marek, BI (Bronchite Infectieuse) et Leucose ont toutes été évincées tour à tour.
Seul point récurrent à toutes les autopsies : candida albicans, un champignon qui profite d’une autre maladie, et des traitements administrés affaiblissant l’organisme, pour s’installer, proliférer, et coloniser l’animal, jusqu’à provoquer la mort. Nous avons pourtant un protocole de prophylaxie en préventif chaque mois dans l’eau de boisson, mais visiblement insuffisant à cette période. Le directeur du laboratoire de Touraine n’en démord pas, ce champignon est une conséquence et non une cause…. reste à trouver laquelle…..!!!!
Prélèvements de sang et d’organes
Pour faire des recherches plus poussées, nous avons réalisé des prélèvements de sang sur plusieurs sujets de l’élevage : animaux visiblement « malades » d’une part, et poulets que nous estimions « sains » et en forme d’un autre côté. Ainsi que sur deux poussins nés sur le site de Sacyflo, issus chacun d’une mère « malade » et d’une cocotte « en forme ». Ces prélèvements sont aussitôt partis à Ploufragan en Bretagne, car il s’agit du laboratoire le plus spécialisé en matière avicole. D’autres recherches ont également été faites en parallèle sur des organes prélevés sur les différents cadavres autopsiés. Cela faisait donc une double analyse (sur animaux morts, et sur vivants), afin de limiter le hasard, et d’ontenir des résultats les plus pertinents possible.
La recherche principale est lancée sur les mycoplasmes, qui sont les principaux suspects au vu des dépôts plus ou moins importants (blancs à jaunâtre) trouvés lors des autopsies, sur une grande majorité de cas, en particulier aux niveaux des sacs aériens.
Résultats d’analyses
Le verdict tombe quelques jours plus tard, lors de la réception des résultats par mail : mycoplasma gallisepticum sur certains sujets, mais à faible prévalence ; et mycoplasma synoviae, qui provoque des lésions articulaires et respiratoires, cette fois sur tous nos sujets adultes testés, dont certains sont extrêmement touchés (ceux que nous considérions à juste titre, comme « malades »). Seuls les deux poussins sont indemnes de toute trace, mettant ainsi en évidence et à première vue, que notre système de décontamination des oeufs est plutôt performant (bien qu’il puisse sans doute être encore perfectionné). Mais encore une fois, il faudra bien d’autres tests pour confirmer tout cela, après traitement du cheptel.
Pour plus d’infos sur les mycoplasmes, je vous invite à prendre connaissance d’un document assez abordable et pratique, édité par l’AFSSA de Ploufragan : Mycoplasmose aviaires
C’est à nouveau, un nouveau coup de massue sur notre tête, mais au moins, nous savons maintenant contre quoi lutter dans un premier temps…
Après entretien et discussion avec le directeur du laboratoire régional, un protocole de soins antibiotiques ciblés est préconisé par John Clikman (de l’association SOS Gallinacée), en tenant compte des antécédents de soins préalables sur nos animaux.
Charge à nous d’organiser la mise en place assez lourde de ce protocole pour en garantir un maximum de réussite.
….. je vous raconte ça un peu plus tard !!! 🙂
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Provenance de l’image utilisée : http://www.poultry-health.com/library/serodiss/agglutin.htm
Bonjour Gaëlle,
C’est vrai que beaucoup voir tous les élevages ne traite pas leurs animaux aussi bien que toi ils ont la chance d’avoir croisé ton chemin pour une vie certainement meilleurs, bravo pour cette transparence vis à vis des autopsies.
Courage pour la suite,
Pascale
Merci pour cet article qui du coup me fait m’interroger sur tous les propriétaires de gallinacés. Si chez vous, malgré tous les soins apportés à vos bêtes et toutes vos précautions, vous êtes quand même touchés par ces maladies aviaires, quid des élevages plus ou moins familiaux où l’hygiène est déplorable, où il n’y aucune prophylaxie. Et qui « commercialisent » de particulier à particulier leurs animaux propageant ainsi les maladies.
C’est tout à votre honneur de partager votre expérience. J’admire votre énergie et votre ténacité. Je vous envoie tout mon courage pour cette nouvelle bataille.
Aurélie Bonsoir,
Vous soulevez là un problème bien épineux ! Qui se soucie réellement de savoir pourquoi est morte une poule, voire 2, voire 10….. ? Peu de personnes effectivement…. d’où la recrudescence de nombreuses maladies aviaires.
Et comme vous le mentionnez si bien….. les oiseaux passent d’un endroit à l’autre sans quarantaine, sans traitements minimum d’entrée, etc…. et quand bien même une quarantaine n’est pas toujours suffisante : nous en avons eu la preuve !
Après tout, « ce n’est qu’une poule » comme le disent certains….
Merci de vos encouragements, ils ne sont pas de trop en ce moment ! 🙂
c’est déjà bien d’avoir trouver ce que c’était et de ne pas lutter contre un « fantôme » qu’on ne connait pas. Maintenant il suffit de trouver le traitement adapter et de régler le soucis 🙂
Oui comme tu le dis ! 🙂
Le traitement vient d’être fait….. un article à venir pour vous raconter tout cela….
maintenant un peu de « repos » !!