Et oui ! Il n’est pas rare d’oublier que la poule est un oiseau ! Amis lecteurs, cette semaine je décortique de la tête aux pieds les différentes parties visibles de ce beau volatile. Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous noyer sous des termes techniques ni vous énoncer un cours d’anatomie soporifique. Nous allons voir ensemble quelques éléments de base à identifier sur votre animal préféré. Ainsi vous ne serez pas pris au dépourvu quand la bise sera venue 😉
Nota Bene : la taille moyenne des poules domestiques les plus courantes se situe entre 45 et 55cm pour un poids d’environ 3 à 4kg mais il existe de très nombreuses races de poules dont certaines naines.
La crête :
Il s’agit d’un caractère sexuel secondaire qui permet de distinguer le mâle de la femelle. En effet le coq a une crête beaucoup plus développée que celle de la poule. C’est d’ailleurs pour lui un atout de séduction, plus sa couleur est vive, plus il en sera attirant.
De manière générale, la crête joue un rôle thermorégulateur en absorbant l’excédant de chaleur pour refroidir le reste du corps et pourrait avoir un rôle immunitaire également.
Pour information, c’est de cette partie que l’on extrait le fameux acide hyaluronique, produit utilisé dans de nombreuses crèmes anti-rides ou encore en traitement contre l’arthrose. Heureusement, de nouvelles techniques de synthèse en laboratoire voient le jour, ce qui évitera, on l’espère, l’exploitation des animaux à des fins cosmétiques ou médicales. À noter que certaines races de poules ont une crête minuscule, cachée par une sorte de coiffe plus ou moins importante, qu’on appelle la « huppe » comme, par exemple, la Hollandaise huppée (poule d’ornement).
Les yeux :
Les yeux de la poule peuvent s’avérer redoutables. Ils sont latéraux et peuvent fonctionner séparément. Ils offrent un champ de vision à 300° ce qui lui permet de repérer ses prédateurs tout en se concentrant sur une autre activité. Ils sont aussi pourvus de détecteurs de mouvements (comme le Tyrannosaure Rex !).
La poule a aussi une troisième paupière translucide (membrane nictitante) qui se ferme horizontalement (d’avant en arrière) pour protéger l’œil de la poussière, fascinant n’est-ce pas ?
Le bec :
C’est un outil indispensable muni de nombreux capteurs sensoriels. Il sert bien sûr à attraper la nourriture mais aussi à se défendre, se toiletter et explorer son environnement. Il y a des millions d’années de cela, les premiers oiseaux à bec possédaient bien des dents mais ils les ont perdues au fil de l’évolution. En effet, on constate que la poule n’a pas besoin de mâcher ses aliments. Elle avale souvent des petits cailloux. Les muscles du gésier vont ensuite malaxer le tout, ce qui va aider à broyer le repas. On peut voir un vestige de dent chez le poussin au moment de l’éclosion. Celui-ci possède une sorte de dent unique sur le dessus du bec qui va l’aider à percer la coquille puis disparaîtra juste après. On l’appelle la « dent de l’œuf » ou « diamant ».
Dans les élevages en batterie il n’est pas rare que les éleveurs pratiquent « l’épointage » ou « débécage » des poussins. Leur bec est en partie coupé à la naissance pour éviter que les animaux, extrêmement serrés, ne se battent. C’est bien évidemment une technique cruelle et barbare !
Les barbillons :
Ce sont des appendices charnus qui pendent de chaque côté du bec. Ils sont eux aussi munis de capteurs sensoriels.
Le camail :
C’est l’ensemble des plumes qui recouvrent le cou et une partie du dos.
Le plastron :
Correspond aux plumes qui recouvrent l’avant bas du corps (poitrine).
Les ailes et la queue :
La faible portance de ses ailes cumulée à son poids empêche la poule de voler dans les airs comme un aigle mais elle est tout à fait capable d’opérer un vol de faible altitude sur une distance de quelques mètres. Et certaines adorent ça ! C’est un comportement naturel dont il ne faudrait pas les priver.
Les ailes se composent de 3 grands types de plumes :
- Les rémiges primaires
- Les rémiges secondaires
- Des plumes de couverture
Les rémiges primaires sont longues et étroites. C’est sur elles que s’exercent les principales poussées en cours de vol.
Les rémiges secondaires sont plus petites et plus souples, se sont elles qui offrent la portance, c’est-à-dire la force de s’élever et de se maintenir dans les airs.
La queue se compose de 3 grands types de plumes :
- Les faucilles (chez le coq uniquement)
- Des plumes de couverture (plus petites que celles des ailes)
- Les rectrices
Ce sont ces dernières qui participent entre autre à l’équilibre du vol et à le diriger, elles font en quelque sorte office de gouvernail.
Certains éleveurs pratiquent « l’éjointage » pour empêcher leurs poules de s’échapper. C’est un terme employé à tort pour désigner le fait de couper les rémiges. Le véritable éjointage consiste, lui, à amputer une partie de l’aile et donc des os (carpe et métacarpe). C’est une pratique interdite depuis 2005 par la Directive Oiseaux.
Les plumes se renouvellent une fois par an. Cette mue a lieu (en théorie) à l’automne et dure généralement un à trois mois. Elle s’accompagne d’une baisse puis d’un arrêt temporaire de la ponte. Le phénomène est parfois très impressionnant visuellement mais ne doit pas vous alarmer. Toutefois une perte de plumes en dehors de cette saison est plus inquiétante et peut être révélatrice d’une maladie.
Quoiqu’il en soit, retenez que la mue est une période de vulnérabilité pour votre gallinacé, qui nécessitera soins et surveillance.
À la repousse il est possible que les plumes changent de couleur.
Les pattes :
Elles sont composées de quatre doigts (quelques races de poules ont cinq doigts comme la Poule Soie). C’est sans doute la partie du corps de la poule qui atteste le plus de son lien de parenté avec les dinosaures (si si regardez bien de près !). Elles sont recouvertes d’écailles et se terminent par des griffes. Les pattes du coq possèdent une petite excroissance cornée à l’arrière qu’on nomme ergot.
Voilà chers lecteurs, vous en savez désormais un peu plus sur votre animal adoré et avec ces nouvelles connaissances vous aurez la « cot » dans la basse cour 😉
Camille Ozier
Crédits photos : peabastogne.com et wikipedia